Quelle seconde vie pour les équipements de cuisine professionnelle ?

Les restaurateurs qui souhaitent se défaire de leurs matériels électriques et électroniques sont tenus de respecter certaines obligations relatives à la réglementation sur la gestion des déchets potentiellement dangereux pour la santé et pointés pour leurs effets nocifs sur l’environnement.

Lorsqu’un dépanneur de cuisine professionnelle constate des signes d’usure irrévocables sur un four ou un réfrigérateur, la question se pose immanquablement : que faire de ce matériel en fin de vie et par quels moyens s’en débarrasser ?

 

Les gros équipements de cuisine : des DEEE

 

La loi interdit à leurs propriétaires d’en disposer à leur guise et de les mettre au rebut (et encore moins de les détruire de leur propre chef) sans passer par des professionnels agréés. La raison ? Certains des composants assemblés dans ces machines contiennent des substances qui, en dehors de leur utilisation normale dans un cadre technique, se révèlent potentiellement dangereuses pour l’Homme et l’environnement dès lors qu’elles sont abandonnées et laissées à l’air libre au mépris de toute précaution (c’est le cas du cuivre, mais aussi zinc, de l’aluminium, du mercure, du cadmium ou du lithium et, bien évidemment, des fluides frigorigènes…).

A seul titre d’exemple, l’incinération du verre plombé et du polychlorure de vinyle présents dans n’importe quel moniteur à tube cathodique déclenche un processus chimique générateur de toxines, des particules identifiées comme nocives pour la santé. Voilà pourquoi ces matériels entrent dans une catégorie spécifique que la règlementation officielle désigne sous l’acronyme DEEE ou D3E pour « Déchets d’équipements électriques et électroniques » (il existe aussi des DEA, des déchets d’éléments d’ameublement). Or, dit la loi, « tous ceux qui en produisent ou en détiennent sont tenus d’assurer ou d’en faire assurer la gestion, une démarche dont « ils sont responsables jusqu’à leur élimination ou valorisation finale, même lorsque le déchet est transféré à des fins de traitement à un tiers ».

Les personnes concernées doivent obligatoirement confier la « prise en charge de ces DEEE professionnels » à des personnes qui sont « autorisés à le faire » (Art. L541-2 du Code de l’environnement).

 

Des collectes en très forte hausse

 

Afin de proposer une solution clé en main à ses adhérents, et permettre aux détenteurs d’équipements usagés de s’appuyer sur une offre simple et gratuit pour se débarrasser de leurs déchets, le syndicat professionnel Syneg (Equipements des grandes cuisines) a noué dès 2014 un partenariat avec un opérateur, Ecologic. Ce système de collecte et de recyclage, baptisé Valo Resto Pro, a donné lieu à la création d'un label environnemental éponyme. Financé par l’éco-contribution versée par les fabricants, le dispositif prend en charge l’ensemble des obligations liées à leur responsabilité dans la gestion des déchets électriques et électroniques, en  garantissant à ces derniers « une fin de vie conforme à la règlementation ».

En cinq ans, les collectes d’équipements électriques usagés a progressé de +65%, et celles des déchets d’ameublement de +365%. Grâce à cet effort, l’acier inoxydable d’un nouveau matériel mis sur le marché peut « contenir plus de 80% de déchets métalliques issu d’appareils recyclés ».