Cuisine professionnelle : l’indice de réparabilité bientôt élargi aux lave-vaisselles

La législation qui impose depuis 2021 aux distributeurs d’afficher un indice de réparabilité sur certains appareils électroménagers mis en vente, va être durcie en fin d’année. La mesure concernera de nouveaux matériels utilisés dans le secteur CHR (Cafés Hôtels et Restaurants).

A la moindre anicroche technique, est-il plus judicieux de changer son appareil ou de faire appel à un dépanneur de cuisine professionnelle ? En imposant la réalisation et l’affichage d’un indice de réparabilité, la loi de février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et pour l’économie circulaire visait à changer certaines (mauvaises) habitudes, et inciter les propriétaires de restaurant à préférer la maintenance et la remise en état au renouvellement pur et simple de leur équipement.

Un tiers des frigos flanchent au bout de 3 ans ?

Cette mesure, instaurée en 2021, répondait à une réalité : en 2018, le délégué d’une grosse industrie spécialisée dans la fabrication de matériels électroménagers, avait signalé au magazine Capital que « 40% des produits remplacés auraient encore la capacité de fonctionner s’ils étaient réparés par un professionnel ». D’après un autre journal, américain cette fois (Consumer reports), une première panne technique – hors dommages liés à un sinistre – survient au bout de trois ans en moyenne pour 28% des réfrigérateurs et 13% des lave-vaisselles. 

D’où l’objectif poursuivi par la réglementation française : elle exige désormais des fabricants qu’ils établissent un indice de réparabilité pour certaines de leurs productions. Information qui doit ensuite être remise aux distributeurs, lesquels ont obligation de la faire apparaître sur leurs marchandises mises en vitrine.

Encore aujourd’hui, si l’on excepte le lave-linge à hublot dont font grand usage les enseignes d’hébergement, la grande majorité des matériels utilisés par les entreprises du secteur CHR sont épargnés par le dispositif. Il en sera autrement à compter du 4 novembre 2022 : à cette date, le lave-linge dit « top » (à chargement par le dessus) et le lave-vaisselle (tous modèles confondus) seront soumis à un indice de réparabilité présenté sous la forme d’une note sur 10 à faire figurer sur une étiquette bien visible des consommateurs.

Augmenter le taux de réparation des équipements de cuisine

Objectif : donner un maximum d’informations aux utilisateurs sur la capacité des équipements à perdurer dans le temps et ainsi les inciter à opter pour leur dépannage plutôt que de racheter du neuf. En filigrane, il s’agit bien lutter contre l’obsolescence programmée (ou non), limiter les déchets et contraindre les fabricants à faire preuve de sobriété en réduisant leurs volumes (un quart des émissions carbones imputable au petit électroménager serait lié à la quantité d’énergie mobilisée pour leur production). Les pouvoirs publics se donnent 5 ans pour porter de 40 à 60% le taux de réparation des appareils électriques et électroniques qui subissent un panne.