Cuisine professionnelle : la subvention sur certains équipements reconduite en 2020

Une aide financière débloquée par l’Assurance Maladie vise à réduire les risques d’accidents du travail et les troubles musculo-squelettiques liés à l’essuyage manuel.

Le torchon n’est plus en franche odeur de sainteté dans l’hôtellerie-restauration !

Depuis 2016, la CNAM finance une enveloppe destinée à soutenir les professionnels du secteur qui souhaitent trouver des alternatives électroniques au très rébarbatif essuyage de vaisselles, une tâche aussi anodine que redoutée par les salariés les plus exposés aux douleurs musculaires. Les risques de syndrome du canal carpien (poignet) ou de cervicalgies (affections au niveau du cou) liés à la répétition des gestes ne sont pas les seuls arguments mis en avant par les architectes du dispositif : à l’époque, l’Assurance Maladie avait recensé pas moins de 2 300 accidents du travail causés, chaque année, par des contacts avec du verre brisé.

Or, ces cassures surviennent généralement lors des manipulations rendues nécessaires par le séchage approximatif de certains lave-vaisselles : pour des raisons d’hygiène autant qu’esthétiques, les personnels des restaurants s’astreignent en effet à ce travail de finition pour éliminer, au moyen d’un linge de cuisine, les traces d’humidité et éviter que des dépôts de calcaire ne s’inscrustent à la surface des contenants. Selon la CNAM, la récurrence de ce type de blessures a un impact économique: 100 000 journées de travail perdues par an !

50% de l'investissement pris en charge

Ces constats chiffrés, qui ont permis de quantifier l’ampleur du risque, a conduit l’organisme de Sécurité sociale a mettre en place des mesures concrètes pour aider les établissements à investir dans des nouveaux matériels : cette inititiative s’est traduite dans le programme « Stop Essuyage » décliné sous la forme d’une enveloppe financière accordée à l’achat de certains équipements propres à reléguer le sempiternel torchon aux oubliettes (du moins pour les opérations les plus délicates).

Les entreprises éligibles du secteur HCR (hôtels, cafés et restaurants) font appel un installateur de cuisine professionnelle qui pose, dans leurs locaux, un ou plusieurs lave-verres munis d’un système de filtration spécifique, l’« osmoseur ». Le montant injecté par la CNAM couvre « 50 % de l’investissement hors taxes, à partir de 2 000 euros et dans la limite maximale de 25 000 euros. Entre juillet 2016 et novembre 2017, le dispositif avait pris part au financement de 1 868 appareils, pour un coût total de 7,1 millions d’euros, soit 3 800 euros en moyenne par unité achetée. Cette subvention avait été reconduite en 2019 et reste valable jusqu’à la fin de l’année 2020, jusqu’à épuisements des fonds disponibles. Le cahier des charges défini par l’Assurance stipule notamment que chaque « ensemble financé doivent être vendus et installés ensemble afin d’en assurer l’efficacité maximale ».

Il est également précisé que le propriétaire de l’équipement doit être formé à son utilisation. Voir le détail des normes prescrites et la liste du matériel éligible à « Stop essuyage ».